Broken flowers

de Jim Jarmusch, 2004, ***

Bon, j’ai un peu hési­té entre trois et quatre étoiles. J’ai fina­le­ment déci­dé de me conten­ter de trois parce que je n’ai pas trou­vé là une por­tée, un uni­ver­sa­lisme que j’a­vais trou­vé dans Lost in trans­la­tion (réfé­rence incon­tour­nable fina­le­ment très proche de ce Broken flo­wers).

Jarmusch nous fait… Du Jarmusch. C’est bien fil­mé, c’est propre, lumière soi­gnée. Plus sobre qu’un Ghost dog, plus acces­sible aussi.

L’histoire d’un pau­mé, jouée par le plus grand pau­mé de ces der­nières années, qui ne vend plus du whis­ky au Japon mais reste per­du dans son mou­ve­ment, subis­sant sa vie et lais­sant son voi­sin déci­der de ce qu’il fera. Il y a aus­si du Wenders (je pense à Land of plen­ty) dans les por­traits au vitriol de ces repré­sen­tants de la beau­fi­tude amé­ri­caine. Vendeur de mai­sons pré­fa­bri­quées, com­mu­ni­ca­trice pour ani­maux, nym­pho­mane à peine contrô­lée dont la fille s’ap­pel­le­ra for­cé­ment Lolita, cin­quan­te­naire crade en plein retour d’Easy rider, on passe d’un Docteur Dolittle mâti­né de Sybille Trelawney à Carolyn Burnham sans s’ar­rê­ter à George Hanson, le tout vu par Bob Harris.

Au final, mal­gré une musique assez moyenne, j’aime ce por­trait désa­bu­sé de pau­més qui réus­sissent sans savoir pour­quoi, ou qui ratent en réus­sis­sant, bal­lo­tés dans la vie. J’aime cette gale­rie de por­traits, par­fois hila­rante, par­fois dépri­mante, tou­jours prenante.

Et l’his­toire, dans tout ça ? Vous savez, ce n’est pas vrai­ment l’essentiel.