Zombie

de George Romero, 1978, *

Il y a quelques films qu’on ne peut pas ne pas avoir vus. Ne serait-ce que pour, enfin, ne plus jamais entendre : « Quoi, t’as pas vu ça ? Pas possible !».

Zombie fait par­tie de ceux-ci, avec Les dents de la mer, E.T. et La grande vadrouille.

Le pro­blème, c’est que c’est à peu près la seule bonne rai­son de voir ce film. Oh, bien sûr, il a vieilli, comme tous les films gore de son époque qui ont pris un sacré coup de vieux avec l’ar­ri­vée des effets spé­ciaux numé­riques. Mais déso­lé, y’a pas que ça.

Le pro­blème, c’est sur­tout le scé­na­rio. Autant on peut se moquer dou­ce­ment de celui d’un Resident evil — pour res­ter dans le film de zom­bies — pour le moins sim­pliste, autant il faut recon­naître qu’on ne s’en­nuie pas en sui­vant Alice qui tente de s’é­chap­per du com­plexe d’Umbrella Corporation. Ce n’est pas le cas ici : le scé­na­rio n’in­vente rien d’une scène à l’autre, on reprend fina­le­ment qua­si­ment en boucle la même : une flop­pée de types verts qui bougent pas attrapent un type rose qui bouge, ils essaient de le mordre, le type rose se débat et finit par y échap­per (après s’être fait mordre, par­fois) et mettre une baballe dans la tête des types verts. Seul moment un peu ori­gi­nal, l’ar­ri­vée des Hell’s Angels qui forcent l’en­trée du super­mar­ché. Une scène plus ou moins Mad Maxienne, qui est hélas un peu expé­diée pour reve­nir rapi­de­ment au sujet ini­tial — hé, fal­lait juste trou­ver un truc pour que les zom­bies entrent dans le maga­sin alors qu’ils ne savent pas ouvrir les portes.

Du coup, la pre­mière fois, ça va, c’est même pas mal — heu­reu­se­ment, parce que l’in­tro­duc­tion d’une dizaine de minutes dans les stu­dios télé est épou­van­ta­ble­ment chiante, impos­sible à suivre et musi­ca­le­ment enva­hie –, mais la deuxième, on a com­pris et dès la troi­sième, ça devient un peu las­sant. Au contraire d’un bon film de ce genre (ou d’un jeu, d’ailleurs, voir Resident evil ou Silent hill) qui se doit d’al­ler cres­cen­do pour finir en apo­théose, Zombie reprend les mêmes recettes de bout en bout et, après le choc — rela­tif — des pre­mières scènes vrai­ment zom­biesques, on se sur­prend à se deman­der quand il va se pas­ser quelque chose, les der­nières scènes n’é­tant pas plus impres­sion­nantes que les premières.

Oh, bien sûr, on peut voir dans les scènes où les zom­bies se ras­semblent au super­mar­ché une attaque sub­ver­sive de la socié­té de consom­ma­tion amé­ri­caine. Bien sûr. Si on veut. Mais c’est un peu juste pour faire un film, non ?

In fine, c’est pas vrai­ment un gros nanard, tout juste un film très très moyen. Désolé m’sieur Romero, mais je m’at­ten­dais à mieux.