Unrepentant

de Calvin Rus­sell, 2007, ****

Je viens de recevoir Unre­pen­tant, dernier album en date de Calvin Russell.

Pour les incultes, ignares et autres incon­scients, je sig­nale que Calvin Rus­sell aura sa tombe au Pan­théon, si jamais il meurt (ben oui, j’ai ouï dire que les dieux sont immor­tels). Il a réin­ven­té tout à la fois le blues, le rock et la coun­try avec trois albums que j’é­coute en boucle entre deux Bal­avoine (ras­surez-vous, ça n’a absol­u­ment rien à voir) : A crack in time (1990), Sounds from the fourth world (1991) et Sol­dier (1992).

Ses derniers albums ne sont pas aus­si absol­u­ment épous­tou­flants, s’éloignant un peu du coun­try-blues orig­inel (que toute la musique que j’aime, elle vient de là : elle vient du blues) pour devenir un peu plus pop-rock. Reste cepen­dant un goût cer­tain pour la bonne vieille gui­tare au son si doux, une voix rocailleuse qui sent bon l’al­cool et le tabac tex­an et des thé­ma­tiques un peu oubliées par la coun­try à franges ros­es, comme la route (800 bornes en alter­nant Calvin et Eagles, c’est le bon­heur assuré), les éten­dues sauvages du mid­west et la crasse de la société américaine.

Après une pre­mière écoute, voilà ce qui me vient à l’esprit :

Pour ceux qui ont suivi l’évo­lu­tion récente de Sam ou Rebel radio, dis­ons que Unre­pen­tant est dans la lignée : tou­jours bien bluesy, mais plus pop et oubliant un peu les accents coun­try de l’o­rig­ine (d’ailleurs, il n’y a même plus un seul ban­jo sur tout l’al­bum). Per­son­nelle­ment, je le regrette un peu, et d’au­tant plus en fait que cer­tains textes font irrémé­di­a­ble­ment penser à Bob Dylan ou Woody Guthrie (Don’t want to go to heav­en ou Free in free­dom par exemple).

Ceci étant, il reste au moins deux petits bijoux de blues-rock là-dedans : au pre­mier pas­sage, The more I know et Me and you m’ont bien séduit l’or­eille. Je sup­pose que d’autres m’ac­crocheront lors des séances prochaines, c’est ce qui s’é­tait passé avec Maybe some day sur Souds from the fourth world, que j’avais com­plète­ment zap­pée au début avant de l’adorer.

On notera avec éton­nement, à la fin, une ten­ta­tive réussie de Calvin pour faire mar­rer avec le blues, la pau­vreté et la mesquiner­ie : il essaie de pronon­cer avec son accent sud­iste red­outable une trans­po­si­tion française de One meat ball, inti­t­ulée Petit gars, que per­son­ne (français ou améri­cain) ne com­pren­dra sans avoir les paroles sous les yeux — Dieu mer­ci, elles sont sur le livret. Notons que, curieuse­ment, cette ver­sion est extrême­ment dif­férente de celle que j’en ai faite il y a quelque temps, preuve que l’in­ter­pré­ta­tion du tra­duc­teur joue sur le résul­tat autant que l’in­ten­tion de l’au­teur originel.

Promis, je me réé­coute ça dans les jours qui vien­nent et je vois com­ment ça tourne.

MAJ 6 décem­bre : Deux­ième pas­sage de Unre­pen­tant dans Amarok (oui, la pre­mière chose que j’ai faite après avoir reçu le CD, ç’a été de le pass­er sur mon disque dur, et d’ailleurs, y’a pas de pro­tec­tion anti-copie, ce qui m’arrange bien vu que les rares fois où mon ordi­na­teur tourne sous Win­dows, j’ai besoin du son pour savoir où sont les ter­ro et les CT), en début d’après-midi.

Comme prévu, des morceaux passés inaperçus au pre­mier coup d’or­eille sont sor­tis du lot ce coup-ci.

Je me rends compte par exem­ple que pour Free in free­dom, j’avais com­plète­ment blo­qué sur l’in­tro très élec­tron­ique et le refrain avec chœurs très soul. Ben en fait, les cou­plets sont vrai­ment bien et pris sans a pri­ori, c’est un très bon morceau. Sim­ple­ment, l’élec­tro-blues-rock, même très bon, ça m’a sur­pris sur un disque de Calvin.

Mid­nite Man m’a égale­ment bien pris, avec des accents pas si éloignés de Cross­roads (un de mes morceaux préférés de Sounds from the fourth world, avec les onze autres ^_^ ). Un peu plus ryth­mé quand même, mais très très très blues. Du bon boulot.

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