Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal
|de Steven Spielberg, 2008, ****
La très mauvaise surprise, à la limite de l’impardonnable, c’est la toute première scène du film — une poursuite entre un groupe de débiles en hot-rod et une colonne militaire, juste pour le plaisir.
Ensuite, Steven retrouve rapidement le rythme des trois premiers tomes, et Harrison ne se lasse pas de jouer avec son âge. « Vous pensez encore pouvoir faire ça à plus de soixante ans ? », question entendue sans cesse par Harry depuis que le tournage d’Indy 4 a été annoncé, semble être devenu le point central du scénario.
Eh bien, il peut encore. L’action est là, l’histoire toujours aussi abracadabrante, même si les années 50 et le McCarthysme ont remplacé les années 40 et le nazisme. Indy se trouve un gosse, une idée déjà vue et revue (c’est même arrivé à McGyver dans son dernier épisode), qui est ici bien entendu légèrement retournée par le débarquement de la mère du rejeton — traditionnelle oubliée de ce style de scénario. Indy vieillissant, toujours prompt à l’action mais tout de même un peu plus enclin à réfléchir, se retrouve donc avec non seulement une tête brûlée sur les bras (les chiens ne font pas des chats), mais aussi une ex.
Et c’est ce décalage qui fait tout l’intérêt du film, en-dehors des grands classiques de la série (action, explosions, humour bizarre, ennemis patibulaires, un peu de gore là-dessus et emballez, c’est pesé). De même, d’ailleurs, que c’était dans Indiana Jones et la dernière croisade le décalage permanent entre Henry Sr (incarné magnifiquement par Sean Connery) et Indy qui produisait l’effet majeur.
Au final, voici donc un divertissement solide, qui poursuit la série avec réussite, fait la part belle aux acteurs (le trio Harrison/Shia/Karen est véritablement excellent, mais on ne serait pas complet sans mentionner la glaçante interprétation de Cate Blanchett), et remplit pleinement le contrat.
Un grand film ? Pas vraiment. Mais on ne peut pas être à la fois un grand film et un excellent Indiana Jones.