Paris, semaine 4
|Ayé, ça fait un mois que je suis ici. Finalement, s’il n’y avait pas les Parisiens, et en particulier leurs bagnoles et leurs mobylettes, ça pourrait être vachement bien, Paris : plein de choses à voir, des cinoches partout avec plein de films dedans, des piscines partout à côté des cinoches, des magasins de bouffe à tous les coins de rues… Ça manque juste un peu de kebabs made in Maroc et de montagnes.
Le comble, c’est qu’on trouve finalement plutôt plus de verdure ici qu’à Grenoble : il y a beaucoup plus d’avenues un peu larges avec des platanes ou des tilleuls autour.
Sinon, mardi soir, c’était cinoche avec Soyez sympas, rembobinez, de Michel Gondry, chaudement recommandé par Ghusse. Première découverte : il passait dans le seul cinéma parisien qui fait commencer les séances à l’heure. Du coup, je suis arrivé juste au début du générique (je commence à me faire à l’horaire parisien, mais pas encore au point d’arriver un quart d’heure à la bourre). Il y avait trois pékins dans la salle, j’entre en me faisant tout petit, premier siège au bord de la porte, voilà, personne m’a vu. Dans les dix minutes suivantes, plein de gens entrent, et pas tous aussi scrupuleux : ça commence bien…
Première demi-heure ultra-lourdingue, surjouée, sur-exagérée et totalement prévisible, d’accord, bon, c’est une comédie américaine. Le problème, c’est que les blaireaux qui se sont pointés encore plus à la bourre que moi en faisant bouger tout le monde pour s’installer rient. Et rient fort. Ce qui bien entendu finit de ruiner toute la sympathie que je pouvais avoir pour l’idée du film.
Et puis, Alien débarque, enfin non, Ripley, enfin, Sigourney Weaver, mais dans un rôle plus proche de celui d’Alien que de celui de Ripley, je sais pas si vous suivez : elle incarne un représentant de l’industrie cinématographique américaine, qui vient détruire pour piraterie la boutique des héros — ils louent des versions réalisées par leurs soins des chefs-d’œuvre du cinéma. Alors, pour finir en beauté, les héros décident de réaliser un dernier film qui parlera de leur quartier à travers la vie imaginaire de Fats Waller.
Là, les encombrants voisins se taisent : ça doit devenir un peu trop bon pour eux. Car d’un coup, on sort du lourdingue pour rentrer dans un hommage plutôt réussi au cinéma, comme art “avec du cœur et une âme”. Car Gondry aime le cinoche, ses acteurs aussi apparemment, et on arrive à faire des passages vraiment réussis. Et ce, malgré une photo absolument ignoble de bout en bout, un peu comme si le film s’était appliqué à lui-même la recette sur laquelle il repose : tourner avec un camescope VHS.
Bref, de bons moments, mais un ensemble bancal et trop mal foutu pour passer sa deuxième étoile.
Après ça, j’ai également vu JCVD, étonnamment bon polar noir en huis-clos à fausses pistes, et 21, qui permet de passer deux heures sympa, va un peu au-delà du strict minimum mais ne rentrera pas dans les annales du grand cinéma.
Hier, c’était aussi le début des portes ouvertes Pentax dans un magasin photo du boulevard des Filles du calvaire (me demandez pas pourquoi, j’adore ce nom). L’occasion de rencontrer un ayatollah de la biodiversité de notre forum photo, une espèce de maniaque qui passe des semaines le nez dans l’herbe à photographier des libellules (oui, j’exagère, c’est pas bien), avec qui j’ai bavardé jusqu’à… 21 h. Tout mes excuses à sa femme.
Hier soir, mon rédac-chef favori m’a également informé que le magazine auquel on file des articles voulait ses pages pour vendredi prochain. 27 pages (dont 21 pour moi) en dix jours, contre 15 en deux ou trois semaines d’habitude. Merci à eux.