Charonne, semaine 17

Cinoche : Frozen riv­er, un film éton­nant sur une mère de famille améri­caine qui croise une “passeuse” mohawk, qui prof­ite de l’ex­tra-ter­ri­to­ri­al­ité de fait des réserves indi­ennes (les polices fédérales améri­caine et cana­di­enne ne peu­vent y inter­venir) pour faire entr­er des immi­grants asi­a­tiques aux États-Unis. C’est plutôt réal­iste mal­gré quelques pas­sages un peu exagérés, bien joué, bien tourné, l’am­biance est résol­u­ment glauque mais c’est au final assez réussi.

Ce sera tout, parce que bien que n’ayant pas tra­vail­lé de lun­di à jeu­di, j’ai pas des mass­es mis le nez dehors : il était trop occupé à essay­er de respir­er entre deux remon­tées gas­triques. Un mag­nifique trou de 24 h dans mon emploi du temps, entre dimanche soir et lun­di, presque impos­si­ble d’avaler quoi que ce fût mar­di et mer­cre­di (deux oranges et deux pains au choco­lat en deux jours, le pain de mer­cre­di soir s’é­tant avéré très lourd à digér­er), j’ai pas encore tout à fait pu repren­dre une ali­men­ta­tion nor­male. J’avais plus fait de gas­tro depuis décem­bre 98, ben franche­ment, ça me man­quait pas.

Sinon, les négo­ci­a­tions avec Olym­pus se sont bien passées. Lun­di, je récupère un E‑30 et mar­di, direc­tion le Sud pour le Monte-Carlo.

Ça n’a absol­u­ment rien à voir, mais y’a des négo­ci­a­tions qui se passent, elles, très mal, c’est du côté de cette bande de terre ridicule entre Israël et l’É­gypte. Comme d’habi­tude, les États et organ­i­sa­tions au pou­voir ont tort, font des con­ner­ies, et ce sont les peu­ples qui se ramassent leurs merdes sur la gueule comme si c’é­tait pas assez com­pliqué de vivre dans des coins aus­si verdoyants.

Et plus ça va, plus y’a un truc que je com­prends pas : qu’est-ce qu’on attend, bor­del de dieux, pour envahir ces états mil­i­taire­ment, sous man­dat de l’ONU de préférence mais l’in­ter­minable guerre améri­cano-iraki­enne mon­tre que quelques pays décidés peu­vent s’en pass­er, met­tre nos armées sur place avec man­dat de tir­er à vue sur ce qui tient un flingue ou donne un ordre à qui tient un flingue ? Ça n’a certes pas été une par­tie de plaisir, mais on l’a fait en Yougoslavie il y a quelques années, et ça avait effec­tive­ment aidé à met­tre en place une sit­u­a­tion un peu moins instable.

Certes, ça va être plus com­pliqué en Pales­tine : l’ar­mée serbe pos­sé­dait quelques MiG excel­lents mais vieil­lis­sants et à l’en­tre­tien déli­cat depuis la chute de l’URSS, tan­dis que l’ar­mée israëli­enne dis­pose d’un stock de F‑16 en par­fait état et, si ma mémoire est bonne, une poignée de F‑15E tou­jours effi­caces. Idem au sol, où l’on a généreuse­ment abreuvé cette “armée de défense” (pourquoi donc toutes les armées se procla­ment-elles de défense, alors qu’elles sont au min­i­mum des­tinées à la con­tre-attaque ?) en matériel de pointe.

Si vrai­ment on ne veut pas impos­er une présence mil­i­taire inter­na­tionale, qu’on envoie au moins une équipe de snipers dessoud­er les dirigeants de l’É­tat d’Is­raël et ceux du Hamas, his­toire que leur incurie chronique ait enfin des réper­cus­sions sur leurs vies plutôt que sur celles des civils.

Sinon, un petit coup de cha­peau à l’équipage du pre­mier hydravion con­stru­it par Air­bus, qui s’est posé comme une fleur dans l’Hud­son après une panne simul­tanée des deux réac­teurs. Les vidéos mon­trent que l’ap­proche s’est faite avec une inci­dence élevée, per­me­t­tant de pos­er la queue large­ment avant que les réac­teurs touchent ; par ailleurs, l’eau par­faite­ment lisse d’une riv­ière a sans doute per­mis aux réac­teurs de gliss­er eux-mêmes légère­ment, au lieu de se “tanker” d’en­trée. Tou­jours est-il que les précé­dentes ten­ta­tives de faire amer­rir des avions de ligne util­isant cette con­fig­u­ra­tion (aile basse et réac­teur en-dessous), générale­ment réal­isées en mer, s’é­taient toutes sol­dées par un plan­tage de l’avion dans l’eau, avec arrache­ment des moteurs, rup­ture du fuse­lage et pertes élevées. Finir avec une gui­bolle cassée comme plus grave blessure est donc une belle réus­site, que j’e­spère quand même pas voir tous les jours.

Et pour finir, la con­ner­ie jour­nal­is­tique du jour : suite à la mort d’un motard sur le Dakar, je suis tombé sur un site (pas noté l’adresse, désolé) qui nous rap­pelle qu’en 32 édi­tions, il y a eu une cinquan­taine de morts. Avec bien sûr une majorité de spec­ta­teurs, une petite ving­taine de con­cur­rents et une bonne quin­zaine d’ac­com­pa­g­na­teurs — je cite de mémoire, vous l’au­rez com­pris. Moi, si je compte bien, 50 — 15 — 20, ça nous laisse env­i­ron 15 spec­ta­teurs, et 15 sur 50, j’ap­pelle pas ça une majorité.

(En fait, pour ceux qui aiment les décomptes macabres, on est à 17 à 19 con­cur­rents, 17 accom­pa­g­na­teurs (organ­isa­teurs, jour­nal­istes, mécanos, tout ça), 9 à 11 spec­ta­teurs et 9 autres usagers de la route, selon les dif­férentes sources et selon que l’on compte ou non les véhicules sor­tis de la car­a­vane et ren­trant chez eux. Les vrais mani­aques noteront que ce n’est qu’en 2005 que le nom­bre de motards tués a dépassé celui des… jour­nal­istes, qui dans les années 80 ont trop sou­vent ten­té de suiv­re les con­cur­rents avec des véhicules de série et des com­pé­tences lim­itées comme chauffeurs.)

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