Astro boy

de David Bow­ers, 2009, ***

Bon, aller voir ça, dans mon cas, c’est for­cé­ment se pren­dre vingt ans dans la gueule : la deux­ième série ani­mée pas­sait dans les années 80. Mais mes sou­venirs des Astro, le petit robot de mon enfance étant assez vagues, ça vaut presque nouveauté.

Donc, Toby, fils d’un inven­teur, meurt. Celui-ci crée donc Toby, robot conçu pour l’in­de­struc­tibil­ité héri­tant de la mémoire du défunt fils ; mais sa nature de robot ultime, ain­si que la source d’én­ergie infinie dont il est équipé, en font un objet de con­voitise pour l’ar­mée, le forçant à quit­ter la ville aéri­enne de Metro City pour se réfugi­er sur Terre, avec les robots usagés déver­sés par-dessus bord, tan­dis que les bidass­es créent un robot de com­bat de tech­nolo­gie com­pa­ra­ble dont ils per­dent naturelle­ment le contrôle.

Il y a plusieurs ombres qui pla­nent sur cet Astro boy améri­cain, très libre­ment inspiré du thème nip­pon ini­tial. Bien sûr, les références d’o­rig­ine : Osamu Tezu­ka (dieu par­mi les dieux, immor­tel par­mi les immor­tels pour bien des ama­teurs de man­ga et d’anime) s’é­tait inspiré de Pinoc­chio et, sans doute, de Franken­stein, et l’on retrou­ve les sujets de ces romans, de “je suis un vrai petit garçon” à l’être de syn­thèse qui se retourne con­tre ses créateurs.

Mais aus­si, des gens qu’on n’at­tendait pas là et qui sont eux-mêmes les héri­tiers directs de Maître Tezu­ka. Certes, la notion de ville aéri­enne pour Métro City impo­sait assez naturelle­ment une référence au Rapyu­ta (par­don, Lapu­ta) du Château dans le ciel de Miyaza­ki, mais repren­dre le design du fameux robot de com­bat était totale­ment option­nel et ne peut qu’être un clin d’œil totale­ment volon­taire. Et le thème de la ges­tion des déchets, que je n’ai pas sou­venir d’avoir entre­vu dans Astro, le petit robot, m’a ici rap­pelé des Nau­si­caä de la val­lée du vent ou Princesse Mononoke.

Cepen­dant, autant chercher des références peut être amu­sant un moment, autant ça ne fait pas un film. C’est un peu là que le bât blesse : Astro boy prof­ite d’une réal­i­sa­tion sans faille, de dia­logue bien con­stru­its, etc., mais peine à fouiller le scé­nario. Cer­tains sujets essen­tiels sont à peine sur­volés, tels le prob­lème de l’esclavage (le front de libéra­tion des robots n’est qu’un trio de boîtes de con­serve ridicule et stu­pide, utiles sur le plan humoris­tique mais hors-sujet sur le plan nar­ratif) ou celui du recy­clage (évo­qué un quart d’heure quand Toby débar­que à la sur­face, et totale­ment oublié une fois dans l’arène).

Du coup, Astro boy dis­trait à coup sûr, peut faire sourire régulière­ment, atten­drir à d’autres, n’a­gace qu’ex­cep­tion­nelle­ment, mais passe à côté de la pos­si­bil­ité de devenir une véri­ta­ble œuvre comme les malades du stu­dio Ghi­b­li savent le faire.

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