TAv

Avant toute chose, je ne peux que vous invi­ter à lire l’ex­cellent papier¹ sur Focus Numé­rique de mon confrère — et donc, désor­mais, col­lègue — Guillaume Cuvillier, qui est par­ti voir un France-Irlande pour inter­ro­ger un trio de pho­to­graphes spor­tifs sur leur maté­riel res­pec­tif et com­ment ils l’utilisent.

Ceci étant fait, je puis mettre en exergue une phrase du niko­niste Ber­nard Papon, de L’é­quipe.

Désor­mais, j’u­ti­lise […] le nou­veau mode sen­si­bi­li­té ISO auto, en fixant la limite haute à 12800 ISO. Comme ça je choi­sis le couple vitesse-diaph dont j’ai besoin — géné­ra­le­ment le 1/1000e s à f/5,6, et je laisse l’ap­pa­reil ajus­ter la sen­si­bi­li­té ISO à la volée pour chaque image.

Vous l’a­vez recon­nu ? Oui, c’est très exac­te­ment le fonc­tion­ne­ment du TAv cher à Pentax, né sur mon K10D (dont je viens de réa­li­ser qu’il va avoir trois ans… Sou­ve­nirs, sou­ve­nirs !). Sauf qu’au lieu d’en faire une option sur les modes d’ex­po­si­tion, Nikon a pré­fé­ré le pla­cer dans les menus, ce que je trouve un peu dom­mage mais bon.

Il y a donc, main­te­nant, un peu plus de trois ans, mon milieu pro­fes­sion­nel actuel (que je ne connais­sais alors que grâce à mon kios­quaire) était un peu par­ta­gé. D’un côté, beau­coup de gens enthou­siastes, façon “je peux régler vitesse (donc filé) et ouver­ture (donc pro­fon­deur de champ) sans plus me prendre le chou avec leurs consé­quences sur l’ex­po­si­tion”. De l’autre, une poi­gnée d’es­prits dubi­ta­tifs, esti­mant “c’est bien beau, mais le ren­du d’une image à l’autre va pas être le même, c’est dom­mage pour l’ho­mo­gé­néi­té d’une série”.

On retrouve d’ailleurs un peu de ce conser­va­tisme à l’heure actuelle : si ma mémoire est bonne, c’est Jean-Chris­tophe Béchet qui conseillait aux ama­teurs dans un récent Réponses pho­to de blo­quer la sen­si­bi­li­té sur 400 ISO, pour ne plus se prendre le chou avec ce para­mètre, se concen­trer sur le couple vitessse-ouver­ture et la réci­pro­ci­té les liant, et main­te­nir un grain constant sur l’en­semble d’une série.

Per­son­nel­le­ment, quoique n’employant qua­si­ment jamais le TAv (j’u­ti­lise prin­ci­pa­le­ment le pro­gramme clas­sique et la prio­ri­té à l’ou­ver­ture, mer­ci aux stats ghus­siennes), j’en suis un grand par­ti­san de prin­cipe. Et c’est la pre­mière fois que je vois un pho­to­graphe pro expli­quer l’u­ti­li­té de la chose.

Le plus inté­res­sant ? Il ne parle pas des pro­blèmes poten­tiels d’ho­mo­gé­néi­té, alors que, aus­si bon soit le D3s, il y a quand même une dif­fé­rence entre son 200 ISO et son 12800 ISO.

En fait, je pense — et si quel­qu’un peut me le confir­mer, je ne suis pas contre — que l’ap­pa­ri­tion du bruit sur cet appa­reil est tel­le­ment pro­gres­sive que le pro­blème ne se pose plus. Dans une série don­née, vous allez avoir, allez, 1,5 EV, maxi­mum 2 EV d’é­cart entre les pho­tos. Dans le cas contraire, c’est que vous avez chan­gé de série : la nuit est tom­bée, vous être ren­tré dans une église, un truc du genre. Et il est fort pos­sible qu’à ce stade de per­for­mances, l’é­cart de grain entre 5000 ISO et 12800 ISO ne soit pas choquant.

J’ai­me­rais véri­fier, mais on n’a pas de D3s au bureau en ce moment.

¹ Oui, moi aus­si, ça me fait mar­rer qu’on dise encore “papier” pour “article”, même en ligne.