Dragons

de Chris Sanders et Dean Deblois, 2009, ****

L’histoire fort clas­sique d’un appren­ti for­ge­ron inadap­té à la socié­té qui va sau­ver le monde. Euh. Pardon, là, ça fait très Lanfeust de Troy, mais ça n’a rien à voir. Je reprends.

L’histoire fort clas­sique d’un ado­les­cent inadap­té à la socié­té qui va pour­tant four­nir des solu­tions aux pro­blèmes de celle-ci. Voilà, c’est mieux.

Dans un vil­lage viking cen­te­naire mais où toutes les mai­sons sont neuves, les gens nor­maux ne rêvent que de buter les dra­gons qui font cra­mer leurs baraques tout au long de l’an­née (non contents de chou­ra­ver le bétail). Harold autant que les autres, mais Harold est bâti comme Woody Allen, ce qui ne sim­pli­fie pas les choses quand on est cen­sé por­ter épée, armure et bou­clier. Du coup, il invente des machines anti-dra­gons, dont une qui, plus ou moins acci­den­tel­le­ment, blesse une Terreur noc­turne, le plus redou­té des dra­gons — qua­si­ment invi­sible, rapide, agile, très bon brû­leur… Pendant que les autres vikings l’i­gnorent, Harold retrouve le dra­gon bles­sé mais, au lieu de l’a­che­ver, le soigne, s’a­per­çoit qu’il s’a­git d’un ani­mal sen­sible et intel­li­gent et finit par le mon­ter. Restera à convaincre son père, chef du vil­lage et bien déci­dé à éra­di­quer les dra­gons dès le nid, que ces sym­pa­thiques bes­tioles ont autant peur de l’homme que l’homme d’elles.

Dans l’en­semble, c’est sou­vent amu­sant, réa­li­sé sans bavure, mon­té de même, l’a­ni­ma­tion est irré­pro­chable (faut dire que Dreamworks com­mence à connaître son affaire). Pas extrê­me­ment ori­gi­nal, mais très bien fichu et fort dis­trayant ; ça n’at­teint pas tout à fait le niveau d’un Shrek (même si on sera heu­reux de retrou­ver la dra­gonne de l’âne), mais c’est lar­ge­ment meilleur que Madagascar : éva­sion vers l’Afrique (pré­cé­dente œuvre du studio).

PS : j’ou­bliais un détail que j’ai bien aimé : Harold est gau­cher. Très, très rare dans les films d’a­ni­ma­tion — même s’il y a sans doute 10 ou 15 % de gau­chers par­mi les ani­ma­teurs, leur ima­gi­naire col­lec­tif est comme le nôtre impré­gné d’i­mages de héros droitiers.