Prince of Persia : Les sables du temps

de Mike Newell, 2010, *

Mes sou­ve­nirs de Prince of Persia, jeu vidéo bien connu des geeks de mon âge (nom­breux dans la salle, d’ailleurs : le film pour mâles de 20 à 35 ans, le voi­là), remontent au temps des 80286 sous MS-DOS 5.0, si ça dit encore quelque chose à quelqu’un.

Le film, ben, j’at­ten­dais un truc d’ac­tion à plates-formes mais avec un vrai film autour, d’au­tant que le rôle prin­ci­pal est quand même tenu par Jake Gyllenhaal, qui n’est pas n’im­porte qui comme vous le rap­pel­le­ront mon bla­bla sur Brothers ou celui sur La fin de l’in­no­cence.

La par­tie truc d’ac­tions à plates-formes est bien là, plu­tôt bien réa­li­sée d’ailleurs, mais for­te­ment répé­ti­tive — la pre­mière pète bien, les sui­vantes sont pareilles, du coup on s’habitue.

La par­tie film, ben…

Ça fait un peu pen­ser à L’incroyable Hulk, le film où Leterrier mon­trait pen­dant des heures qu’il maî­tri­sait à fond les effets spé­ciaux alors qu’il avait Edward Norton en pre­mier rôle. Ici, c’est donc Gyllenhaal qui gâche son talent à sor­tir des répliques minables et télé­pho­nées, dans des situa­tions hau­te­ment pré­vi­sibles et des retour­ne­ments d’au­tant plus anti­ci­pés que per­sonne, dans le cas­ting, n’a été pris à contre-emploi — ain­si, vous sau­rez immé­dia­te­ment qui est le méchant : il n’a joué que des vilains depuis La jeune fille et la mort.

Donc, bon cas­ting mais mau­vais dia­logues et situa­tions télé­pho­nées = on s’emmerde entre les scènes d’ac­tion. Et comme les scènes d’ac­tion elles-mêmes sont tou­jours les mêmes, on finit par s’emmerder même pendant.

Je pro­lon­ge­rais volon­tiers, mais il me semble que c’est une bonne conclusion.

PS : y’a quand même un truc qu’on est obli­gé de rele­ver. L’intrigue, pour autant qu’on puisse uti­li­ser ce mot dans le cas qui nous occupe, repose sur l’in­va­sion d’un ter­ri­toire sous pré­texte fal­la­cieux de construc­tion d’armes. Ça vous rap­pelle rien ? Moi si. Trop.

Si les réa­li­sa­teurs amé­ri­cains culpa­bi­lisent de faire par­tie d’un pays qui enchaîne les guerres pour des rai­sons men­son­gères, très bien, qu’ils fassent des Green zone et des Mensonges d’État. Mais qu’ils essaient d’exor­ci­ser ça en recol­lant le sujet n’im­porte où, ça risque de vite deve­nir chiant.