Night and day

de James Man­gold, 2010, ***

Dans notre série vari­a­tion sur un thème imposé, je demande : la comédie d’es­pi­onnage avec une jolie fille qui tombe par hasard dans la vie d’un agent secret. Cameron Diaz a tou­jours un petit quelque chose de craquant qui aide à faire pass­er les comédies sim­plettes dans lesquelles elle joue, Tom Cruise est tou­jours aus­si inex­pres­sif mais ça passe pas trop mal dans le rôle, les rebondisse­ments sont prévis­i­bles mais bien réal­isés, les dia­logues amu­sants et bien réc­ités, et le film tourne comme une Pon­ti­ac GTO. On rit bien, on se fatigue pas les neu­rones, c’est sympa.

Filons quand même une grosse baffe dans la gueule du mec chargé de traduire le titre. En ver­sion orig­i­nale, ça donne : Knight and day. En ver­sion “française”, Night and day. Vous voyez le problème ?

Il se trou­ve que ce ‘k’ man­quant est impor­tant dans le film. Ce n’est pas juste un jeu de mot basé sur l’ho­mo­phonie de knight et night, c’est une iden­ti­fi­ca­tion des per­son­nages : le cheva­lier désigne l’a­gent secret, dis­cret, fan­tô­ma­tique et con­damné à rester dans l’om­bre, la lumière du jour représen­tant l’in­no­cente blonde qui se trou­ve mêlée à son his­toire, radieuse, lumineuse et pas du tout dis­crète. Autrement dit, non con­tent de ne pas traduire le titre, le tra­duc­teur a sup­primé son dou­ble sens pour en revenir à une notion stricte­ment chronologique.

Crétin, va.

PS : j’avais oublié un truc. Y’a un gros gros bug au début du film, que ne peut que not­er n’im­porte quel geek de base pour peu qu’il ait eu l’oc­ca­sion d’ap­procher un aéro­port. Au décol­lage, on dis­tingue par­faite­ment le bout d’aile de l’avion emprun­té par les per­son­nages prin­ci­paux, car­ac­téris­tique d’un Air­bus de la famille A320 (la forme du winglet, un petit tri­an­gle asymétrique, droit au dessus et arron­di en dessous du saumon, est très recon­naiss­able). Me suis même dit : “tiens, un Air­bus dans un film améri­cain, c’est pas banal”. Par la suite, on voit par­faite­ment le fuse­lage de l’avion : c’est un Boe­ing 727.

Pis : quand on voit le cock­pit, celui-ci est un “glass cock­pit” (les instru­ments sont rem­placés par des écrans cathodiques), alors que le 727 a tou­jours eu des bons vieux cad­rans à aigu­ille, et le manche à bal­ai est un gros volant, alors que les A320 et clones utilisent des mini-manch­es sur les accoudoirs : le cock­pit est donc celui d’un troisième avion…

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