Gagner

Moi, je suis dans la pri­maire non pas pour figu­rer, non pas pour comp­ter, mais pour la gagner. Et je suis dans la pri­maire non pas sim­ple­ment pour cette période, je suis dans la pri­maire pour arri­ver à l’é­lec­tion pré­si­den­tielle et per­mettre à la gauche d’a­voir une vic­toire qu’elle attend depuis trop longtemps.

Fran­çois Hol­lande, endive cuite de son état, au JT de France 2.

Juste un truc : m’en fous que tu gagnes et que tu sois pré­sident, tas de jel­ly trop cuite ! Le but des pri­maires, c’est de pro­vo­quer le débat pour appor­ter des idées et construire un pro­jet, et de choi­sir un can­di­dat clair pour por­ter ce pro­jet et évi­ter les que­relles internes à la veille de la présidentielle.

Autre­ment dit, le but n’est pas que Hol­lande, Strauss-Kahn ou Bay­rou gagne, ni même qu’il devienne pré­sident. Le but, c’est que les élec­teurs socia­listes (encar­tés ou non au par­ti homo­nyme) trouvent un can­di­dat et un pro­jet qui leur convienne et qu’ils ne se sentent pas obli­gés de voter ailleurs comme ils l’ont fait lors des der­niers pre­miers tours de plein d’é­lec­tions récentes.

Le but de la pri­maire n’est même pas la vic­toire de la gauche. C’est le pro­jet, la cohé­rence et la cohé­sion de la gauche. Au pas­sage, ils ne sont ni néces­saires (Chi­rac l’a empor­té en 95 avec un pro­jet léger et une droite en lam­beaux, sym­bo­li­sée par la can­di­da­ture de Bal­la­dur), ni suf­fi­sants (Jos­pin s’est fait tau­ler la même année mal­gré un PS uni par des pri­maires internes) pour l’emporter aux présidentielles.

Et si ce qui inté­resse le can­di­dat, c’est sa vic­toire à lui, il ne peut pas hon­nê­te­ment se pré­sen­ter sous un pro­jet socia­liste, qui — je le rap­pelle pour ceux qui ont séché les cours d’é­ty­mo­lo­gie — doit miser sur la socié­té et non sur un individu.