B‑25 ≠> WW2

La presse est unanime : un bom­bardier B‑25 de la Sec­onde guerre mon­di­ale s’est écrasé.

Bon, d’abord, il s’est pas écrasé, il a fait un atter­ris­sage d’ur­gence. Les anglo­phones ont une expres­sion assez limpi­de : “crash-land­ing”, qui sous-entend à la fois l’at­ter­ris­sage maîtrisé et la notion de cat­a­stro­phe poten­tielle, mais en français, on l’a pas ; on a au mieux “posé sur le ven­tre”, mais même si c’est prob­a­ble je ne puis jur­er que ce soit le cas (il a pu se pos­er sur les roues, puis voir son train s’ef­fac­er dans la terre meu­ble du champ).

Évi­tons donc d’u­tilis­er “écras­er”, qui sup­pose la destruc­tion totale de l’ap­pareil et de ses éventuels pas­sagers : d’après les rares pho­tos, F‑AZZU sem­ble s’être posé en rel­a­tive douceur ; fuse­lage, ailes et empen­nages sont tou­jours là et l’équipage est heureuse­ment sor­ti indemne.

Ensuite, F‑AZZU a été con­stru­it en août 45 et est sor­ti des chaînes après la fin de la Sec­onde guerre mon­di­ale (capit­u­la­tion du Japon le 15 août). Il a d’ailleurs été immé­di­ate­ment stocké et ne fut effec­tive­ment livré qu’à la fin de l’an­née, con­ver­ti en avion-école (source). Il ne s’en faut que de quelques jours, mais ce bom­bardier ne date donc pas de la Sec­onde guerre mon­di­ale, à laque­lle il n’a pas participé.

Vous me direz : “on s’en fout”. Certes. Mais la beauté du méti­er de jour­nal­iste est de se ren­seign­er avant d’écrire des choses dont tout le monde se fout.

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