Un amour de jeunesse

de Mia Hansen-Løve, 2011, *

C’est très amu­sant : il y a, aux envi­rons de 1h20 après le début du film, une réplique qui tue. C’est Sullivan qui parle d’un film : « c’est très Français, les comé­diens sont éner­vants, c’est ver­beux et com­plai­sant ». Pour la petite his­toire, Camille lui dit ensuite que c’est sen­ti­men­tal et élé­gant et qu’il est insensible.

C’est un excellent résu­mé de cet Amour de jeu­nesse. C’est plat, sta­tique, hau­te­ment com­plai­sant ; la pho­to est cen­trée et basique, sans choix d’ex­po­si­tion autre que celui de la cel­lule (c’est par­ti­cu­liè­re­ment mar­quant dans une scène, à l’ombre d’un pont, qu’un pho­to­graphe et un éta­lon­neurs com­pé­tents auraient sous-expo­sée pour la rehaus­ser ensuite aux courbes plu­tôt que de lais­ser un mor­ceau d’i­mage tota­le­ment per­cé) et, per­sonne ne sachant com­ment finir ce film, on a juste déci­dé de cou­per là, après cette scène-ci, parce que faut bien cou­per quelque part.

On peut y trou­ver du bon, Lola Creton et Magne Havard Brekke en tête (Sebastian Urzendowsky n’est pas tout à fait à l’aise avec le fran­çais et a sou­vent des into­na­tions bizarres, cas­sant la plu­part de ses répliques). Il y a aus­si une poi­gnée de scènes très réus­sies, dont une ou deux d’un éro­tisme sen­suel, presque pudique, très élé­gant, et des consi­dé­ra­tions sym­bo­liques assez bien vues sur l’architecture.

Mais dans l’en­semble, ça reste avant tout ver­beux et complaisant.