Une bouteille à la mer

de Thierry Binisti, 2010, ***

Il y a de bonnes choses : les acteurs d’a­bord, cer­taines finesses du scé­na­rio ensuite — pas trop don­neur de leçons, et évi­tant l’é­cueil de per­son­nages trop par­faits : cha­cun a ses forces, sa capa­ci­té à se tour­ner vers l’autre et à s’ou­vrir, mais aus­si des crises de carac­tère, l’un comme l’autre ayant son petit ego de Palestinien ou de Franco-Israélienne. Il y a aus­si la volon­té de ne pas se conten­ter d’un point de vue, mais au contraire de mettre en pers­pec­tive les regards d’une déra­ci­née, de ses parents reve­nants sur la Terre pro­mise, de Palestiniens à dif­fé­rents niveaux de reli­gion et de tolé­rance, ou encore le choix de pas se cen­trer sur la guerre mais plu­tôt sur la vie des gens pen­dant la guerre.

Il y a cepen­dant pas mal de fai­blesses, notam­ment une naï­ve­té géné­rale assez trou­blante : on parle de guerre, mais tout le monde est gen­til et de bonne volon­té, on ne meurt pas ou si rare­ment et sans éclats, bref, c’est cali­bré pour pas­ser auprès des plus jeunes — ce qui n’est pas si éton­nant, le roman ini­tial leur étant destiné.

Globalement, c’est donc sym­pa­thique, mais un peu gen­til pour un tel sujet.