Hunger games

de Gary Ross, 2012, ****

Il ne doit en res­ter qu’un. 24 ado­les­cents sont lâchés dans une arène, où les attendent un peu de nour­ri­ture et un stock d’armes blanches et d’ex­plo­sifs. Partout, des camé­ras : c’est un grand show télé­vi­sé, né d’une puni­tion du pou­voir cen­tral contre douze « dis­tricts » qui s’é­taient rebel­lés. Partout aus­si, des pièges : il ne s’a­git pas que de les faire s’entre-tuer, mais aus­si de voir com­ment ils sur­vi­vront dans une nature hostile.

C’est un peu à la mode, on l’a vu avec Ultimate game ou La course à la mort : les scé­na­ristes hol­ly­woo­diens semblent s’in­ter­ro­ger de plus en plus sur l’exi­gence de spec­tacle de notre socié­té moderne et se demandent quand on recom­men­ce­ra à buter des gens pour diver­tir, tout en en pro­fi­tant pour remettre au goût du jour les his­toires de gladiateurs.

Hunger games, comme beau­coup de films de ce genre, repose en par­tie sur le « sur­vi­vor » clas­sique — la suite de dan­gers où de moins en moins de gens res­tent — et en par­tie sur l’am­bi­tion de sor­tir du scé­na­rio pré­vu : l’hé­roïne refuse son des­tin de simple pion du jeu et cherche une échap­pa­toire pour bai­ser les orga­ni­sa­teurs. Il n’au­ra donc pas le prix de l’o­ri­gi­na­li­té, même s’il se démarque par l’u­ti­li­sa­tion d’une héroïne paci­fiste mais volon­taire pour aller au front et par la jeu­nesse des protagonistes.

Il a pour­tant cer­taines qua­li­tés, à com­men­cer par un cas­ting appro­prié (bon, le blon­di­net de ser­vice sert pas à grand-chose) allant de la sobrié­té de Jennifer Lawrence en dis­crète héroïne à l’ex­tra­va­gance de Stanley Tucci  en ani­ma­teur télé déca­dent. Certains points de scé­na­rio sont assez bien vus aus­si, notam­ment la petite hypo­cri­sie de l’hé­roïne qui pré­fère « pro­vo­quer des acci­dents » que tuer direc­te­ment ses adver­saires et les mul­tiples plans pour mani­pu­ler un spec­tacle télévisuel.

Il pro­fite sur­tout d’un mon­tage vif, soi­gné, sans excès musi­cal, qui main­tient le côté « fun » de l’ensemble.

Il y a aus­si quelques trucs aga­çants, beau­coup de bons sen­ti­ments, et j’ai vrai­ment blo­qué sur le fait que les ani­ma­teurs télé n’in­diquent que les pré­noms des com­bat­tants, sauf deux excep­tions : les héros ont droit à leur nom de famille en plus.

Mais dans l’en­semble, ça se regarde avec plai­sir et c’est très agréable.