Men in black 3

de Barry Sonnenfeld, 2012, ****

Comment, une décen­nie plus tard, relan­cer les aven­tures de J et K sans avoir l’air de refaire la même chose ― reproche dif­fi­cile à éva­cuer à l’é­poque pour MIIB ? Ben… tiens, si on s’in­té­res­sait un peu à K, pour une fois ?

Et ben ça marche. Pas seule­ment parce que K, tou­jours aus­si ren­fro­gné, se découvre une his­toire, mais aus­si parce que celle-ci téles­cope l’Histoire : nous voi­là en 1969, époque où un black en cos­tard était for­cé­ment sus­pect, où Andy Warhol com­men­çait à se faire connaître, où l’i­dée de voyage lunaire quit­tait la science-fic­tion mais res­tait un pari ambi­tieux… Et une époque où, déjà, K avait l’air d’un red­neck de base, écou­tant une coun­try déjà datée et ayant déjà l’air d’un vieux con ― juste qua­rante ans moins vieux et un poil moins rigide. Il faut au pas­sage saluer Josh Brolin, qui se glisse dans le cos­tume de Tommy Lee Jones avec le même accent sudiste et les mêmes atti­tudes, une grande réussite.

Les gags à la Men in black sont évi­dem­ment là ― les aliens plus bizarres les uns que les autres, les trucs gluants qui giclent quand on explose l’un d’entre eux, les pis­to­lets les plus impro­bables… ― mais tout est remis en pers­pec­tive, adap­té à l’é­poque. Et les blagues sur les uni­vers paral­lèles et les para­doxes tem­po­rels sont réus­sies et très diver­tis­santes ― mer­ci à l’a­lien mul­ti-dimen­sion­nel pour celles-là.

L’ensemble reprend donc intel­li­gem­ment les codes de Men in black, tout en renou­ve­lant l’u­ni­vers et en creu­sant un peu les per­son­nages ; et si c’est pas la recette pour réus­sir une reprise, alors je n’y connais rien.