Schizophrénie

Ça va être simple, je vais vous le faire en deux phrases, deux phrases que vous avez tous enten­dues récemment :

— les Fran­çais doivent moins uti­li­ser leur voi­ture et pri­vi­lé­gier les trans­ports en commun ;

— il faut sou­te­nir l’in­dus­trie auto­mo­bile française.

Je sais pas, vous, mais je vois pas com­ment un même gou­ver­ne­ment peut pro­non­cer ces deux phrases en même temps, comme nos deux der­niers le font depuis quelques années. En psy­chia­trie, ça s’ap­pelle de la schi­zo­phré­nie, rien de moins.

Mon humble avis, c’est qu’il ne faut pas sou­te­nir l’in­dus­trie auto­mo­bile fran­çaise. On construit bien assez de bagnoles et, si celles-ci sont pure­ment et sim­ple­ment indis­pen­sables dans bien des régions, ce sont des plaies abso­lues en ville, où il est urgent de les limi­ter aux cas où elles sont inévitables.

Il ne faut pas sou­te­nir l’in­dus­trie auto­mo­bile fran­çaise, qui est natu­rel­le­ment ame­née à réduire dras­ti­que­ment la voi­lure. Il faut plu­tôt sou­te­nir la recon­ver­sion de pans entiers de celle-ci, qui doivent trou­ver autre chose à faire, un autre pro­duit à fabri­quer, de pré­fé­rence un truc utile — tiens, pour­quoi ils bos­se­raient pas sur des navettes auto­ma­tiques qui per­met­traient de relier les grands ensembles com­mer­ciaux aux centres villes ?