Apprivoiser un Mac : le placement des fenêtres

Dans mon nou­veau bou­lot, on m’a vite fait com­prendre que j’avais le choix : Mac OS X ou Win­dows. Cela fait donc deux mois que je suis sous Moun­tain Lion au bureau, et je suis bien enten­du tou­jours sous Mint Cin­na­mon chez moi. Après avoir trai­té le cla­vier et la sou­ris, pas­sons aux choses sérieuses : l’in­ter­face logi­cielle. Et com­men­çons avec un cri­tère sur lequel j’a­voue être un peu maniaque, la ges­tion des fenêtres.

Mon pre­mier reproche concerne ce qui se passe quand on ouvre une nou­velle fenêtre.

Mon­sieur Apple, notez-le : on a main­te­nant de très grands écrans, sur les­quels on peut mettre plein de fenêtres les unes à côté des autres, sans mas­quer celles déjà ouvertes. Pour­quoi les ali­gner les unes sur les autres ? Quand j’ouvre une nou­velle fenêtre d’ap­pli­ca­tion, la plu­part du temps, elle se met sur la pré­cé­dente, légè­re­ment déca­lée. Et ce, même si j’ai jus­te­ment un demi-écran vide à côté. Et même si j’es­saie d’y mettre le poin­teur de la sou­ris pour dire que c’est là qu’elle doit aller. Le pla­ce­ment “intel­li­gent” de Com­piz me manque (il me manque aus­si sous Cin­na­mon, pour être hon­nête), et je ne com­prends pas que per­sonne n’im­plé­mente un truc aus­si évident que ten­ter de rem­plir l’es­pace intel­li­gem­ment plu­tôt que de tout entas­ser dans un coin.

Autre aga­ce­ment : OS X prend par­fois l’i­ni­tia­tive d’en­voyer la nou­velle fenêtre là où il a envie. Par exemple, si j’a­vais un Fire­fox sur le bureau 2 la der­nière fois où j’ai éteint l’or­di­na­teur et que je demande le lan­ce­ment de Fire­fox alors que je suis sur le bureau 3, OS X va de lui-même déci­der que cette fenêtre va sur le bureau 2 — y com­pris si le bureau 3 est vide et le 2 déjà bon­dé. C’est pour­tant pas com­pli­qué : si je veux ouvrir une fenêtre sur le bureau 2, je vais sur le bureau 2, il suf­fit d’un glis­se­ment sur la souris !

Au pas­sage, OS X a aus­si ten­dance à réor­ga­ni­ser les bureaux quand on clique sur une noti­fi­ca­tion. Mais là, j’ai trou­vé l’op­tion pour désac­ti­ver ce comportement…

Pas­sons aux fenêtres déjà ouvertes. Constat : Apple est trop fier pour copier Micro­soft. Moun­tain Lion ne sait pas redi­men­sion­ner auto­ma­ti­que­ment une fenêtre à la moi­tié de l’é­cran quand on la fait glis­ser sur un bord, inno­va­tion à ma connais­sance appa­rue sur Win­dows 7 et depuis copiée au moins par Xfce, KDE, Com­piz et Cin­na­mon. Ce genre de fonc­tions, qui per­met d’as­so­cier le meilleur des ges­tion­naires de fenêtres à tuiles et de ceux à com­po­si­tion, est extrê­me­ment utile quand on jongle avec des sources et des docu­ments en cours d’é­di­tion, ce qui est une par­tie essen­tielle de mon boulot.

Heu­reu­se­ment, il existe un truc gra­tuit, Bet­ter­Touch­Tool, qui per­met de le faire : tout sim­ple­ment indis­pen­sable pour qui uti­lise plu­sieurs fenêtres à la fois — et il per­met aus­si de per­son­na­li­ser les gestes sur la Magic Mouse.

Il ne rajoute pas, en revanche, la pos­si­bi­li­té de “magné­ti­ser” les bords d’é­crans et de fenêtres. Sous les ges­tion­naires civi­li­sés, quand on fait glis­ser une fenêtre vers une bor­dure, il y a quelques pixels où elle va “col­ler” au lieu de suivre bête­ment le mou­ve­ment de la sou­ris. Là encore, c’est indis­pen­sable pour ceux qui ont sou­vent beau­coup de fenêtres à gar­der à l’œil en même temps. OS X n’a pas l’air de gérer ça : en tout cas, je me retrouve régu­liè­re­ment avec des fenêtres qui se montent des­sus ou qui sortent de l’é­cran juste de quelques pixels, à peine ce qu’il faut pour mas­quer une bor­dure ou un ascenseur.

 

Je par­lais des ini­tia­tives de l’in­ter­face, en voi­là une qui me fait enra­ger : Mac OS X, comme Win­dows 2 à 7 du res­te¹, fait remon­ter au pre­mier plan toute fenêtre sur laquelle on clique. Insup­por­table, à mon humble avis, pour qui­conque est ame­né à taper du texte dans un coin d’é­cran en consul­tant des sources sur le reste de la sur­face — ce qui m’ar­rive à peu près sept heures par jour.

Pour être clair : je ne vois aucune bonne rai­son pour que les barres d’ou­tils et la règle de Tex­tE­dit viennent obli­ga­toi­re­ment empié­ter sur les PDF et sites web que je consulte lorsque je suis juste en train de taper du texte. Je serai heu­reux de mettre Tex­tE­dit au pre­mier plan pour accé­der à toute sa fenêtre lorsque je vou­drai faire la mise en forme ; mais au moment où je tape mon texte, la fenêtre de rédac­tion doit être la moins enva­his­sante pos­sible, gros­so modo la lon­gueur d’un para­graphe, et lais­ser un maxi­mum d’es­pace aux fenêtres de sources. Sous tous mes Linux, j’ai tou­jours trou­vé l’op­tion pour qu’une fenêtre ne remonte que si je lui demande de le fai­re², per­met­tant de ne voir que ce que j’ai besoin de voir et sur­tout de ne pas mas­quer un truc utile par un truc dont je n’ai pas besoin ; impos­sible sous OS X.

Capture_Firefox_actif_arriere-plan

Exemple pra­tique dans ce billet même : cette cap­ture a été faite à l’ins­tant, où je tape du texte sous Fire­fox tout en sur­veillant s’il y a quelque chose d’in­té­res­sant au 20 h.

Vous me direz, si je réduis la taille de la fenêtre et que je joue intel­li­gem­ment avec les ascen­seurs, je dois pou­voir obte­nir à peu près la même chose qu’a­vec un ges­tion­naire de fenêtre qui per­met de lais­ser une fenêtre en arrière-plan tout en l’u­ti­li­sant. Certes, mais vous trou­vez pas que c’est un peu com­pli­quer inuti­le­ment les choses ?

Ah oui, cette par­tie est plus cri­tique que celles sur le cla­vier et la sou­ris. C’est peut-être parce que je veux tou­jours pou­voir ran­ger les fenêtres à mon idée et que j’ai abso­lu­ment hor­reur que le ges­tion­naire de fenêtres essaie de le faire à ma place : l’or­ga­ni­sa­tion des fenêtres est en prise directe avec la façon de tra­vailler et d’or­ga­ni­ser sa pen­sée, et c’est vrai­ment un domaine où l’or­di­na­teur ne doit pas se mettre en tra­vers de mon chemin.

¹ J’en pro­fite pour le pla­cer : je trouve ça super mar­rant que Win­dows 8 revienne à une ges­tion des fenêtres par “tuiles”, comme Win­dows 1. Enfin, moins bien que Win­dows 1, puis­qu’on est limi­té à une fenêtre et un ban­deau laté­ral sous Win­dows 8. Qui, du coup, devrait peut-être plu­tôt s’ap­pe­ler Fulls­creen 8.

² Sous Gnome et Cin­na­mon, l’op­tion est absente de l’in­ter­face de réglages nor­male ; il faut pas­ser par l’é­di­teur Dconf pour la trou­ver, sous le nom “raise on click”.

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