Lettre à Momo

de Hiroyuki Okiura, 2011, ****

Vous connais­sez les « kami­ka­ku­shi », ces dis­pa­ri­tions magiques où des humains sont envoyés dans le monde des esprits ? Mais si, voyons, vous avez vu Mon voi­sin Totoro et Le voyage de Chihiro, non ?

Et bien, Lettre à Momo, c’est le contraire. La gamine un peu triste, tokyoïte déra­ci­née après la mort de son père pour s’ins­tal­ler sur une petite île de la mer inté­rieure, voit débar­quer des esprits dans son monde à elle. On suit donc deux intrigues simul­ta­nées, l’in­té­gra­tion de Momo sur l’île et l’his­toire des trois esprits envoyés sur Terre et confron­tés à ce pro­blème inédit : Momo les voit.

C’est tendre, par­fois émou­vant, sou­vent drôle et ridi­cule (les esprits japo­nais sont beau­coup moins bien éle­vés que nos fan­tômes). C’est aus­si, hélas, par­fois pétri de bons sen­ti­ments à la japo­naise, le pas­sage du typhon pous­sant la gui­mauve à un niveau assez éle­vé. Heureusement, l’en­semble fait oublier ces défauts et les aspects poé­tiques et tou­chants sont beau­coup plus pré­sents, et le film pro­pose des niveaux de lec­ture assez dif­fé­rents pour que les minots et les adultes puissent y trou­ver leur compte.