Planes

de Klay Hall, 2013, ***

Au des­sus des bagnoles de Cars, il y a des machines qui volent. C’est à elles qu’on s’in­té­resse dans ce troi­sième opus, après un admi­rable petit bijou et une bouse infâme ren­due vague­ment regar­dable par une réa­li­sa­tion effi­cace et quelques dia­logues réussis.

La leçon ayant été rete­nue, Planes aban­donne la paro­die de film d’ac­tion pour en reve­nir aux sources de la série : com­pé­ti­tion, ici ins­pi­rée à la fois des courses de Reno, des Red Bull air races et des ral­lyes ville à ville des années 30, et choc des cultures entre pay­san­ne­rie et monde moderne. Il apporte aus­si un lot de nou­veau­tés bien­ve­nues et l’ef­fort de re-créa­tion de l’u­ni­vers de Cars est à signa­ler, de même que nombre de petits détails mar­rants et bien vus.

Le pro­blème, car il en faut bien un…, c’est que le sché­ma rete­nu n’est plus une quête ini­tia­tique d’un jeune bran­ché qui a réus­si dans la super­fi­cia­li­té et découvre la vraie vie au contact de péque­nots, mais l’ar­ri­visme d’un jeune péque­not qui veut deve­nir une star. Du coup, il n’y a aucune remise en ques­tion du per­son­nage prin­ci­pal, qui n’ap­prend rien et se contente de grim­per les éche­lons avec une faci­li­té ridi­cule. Rocky, réfé­rence expli­cite du film, avait le double avan­tage que son per­son­nage était tota­le­ment cré­tin (d’où un mes­sage ambi­gu, entre « tout le monde a droit au rêve amé­ri­cain » et « si t’as pas de tête, faut savoir cogner ») et qu’il en chiait grave pour arri­ver au som­met ; ici, le héros est malin, cali­bré pour être sym­pa­thique, une sorte d’Astérix en ver­sion bonne humeur, et curieu­se­ment il arrive tou­jours à tout sur­mon­ter sans même de potion magique.

L’ensemble est donc fran­che­ment niais et déjà vu, le scé­na­rio étant télé­pho­né de bout en bout et plein de rebon­dis­se­ments tota­le­ment pré­vi­sibles. Alors bon, ça a au moins l’a­van­tage d’être gen­tillet, sym­pa­thique et tout à fait acces­sible aux minots, ce qui en fait un bien meilleur film que Cars 2, mais ça reste fran­che­ment pas formidable.