Les garçons et Guillaume, à table !

de Guillaume Gallienne, 2013, ****

Commençons par la fai­blesse prin­ci­pale : Les gar­çons et Guillaume, à table ! est une pièce de théâtre à la limite du « stand-up ». Et ça se sent, que ce soit par la struc­ture en sketches suc­ces­sifs, la mise en scène très posée ou les apar­tés nar­ra­tifs de l’ac­teur-auteur-réa­li­sa­teur. Et il y a aus­si par­fois ce côté « for­çons le trait » typique de la scène et un peu lourd au cinéma.

Cela n’empêche : c’est excellent. Les dia­logues confinent sou­vent au génie et l’ex­plo­ra­tion du genre de Guillaume, fas­ci­né par les femmes au point d’es­pé­rer en être une, est pas­sion­nante. Ça ne plai­ra cer­tai­ne­ment pas à ceux qui aime­raient que tous les por­teurs de pénis soient des hommes virils et que toutes les autres soient des femmes douces ; ça plai­ra pas plus à ceux qui vou­draient que les por­teurs de pénis les moins virils soient for­cé­ment des homos et que les femmes ne puissent aimer que les cli­chés sur pattes.

En revanche, pour les gens suf­fi­sam­ment intel­li­gents pour goû­ter les ambi­guï­tés, les aléas, les hési­ta­tions et mêmes les inco­hé­rences qui font l’hu­ma­ni­té de cha­cun, c’est un vrai petit régal.