Helix

de Cameron Porsandeh et Ronald Moore, depuis 2014, *

Au nord de l’Alaska, une crise sani­taire a écla­té au sein d’une base de recherche creu­sée dans la calotte gla­ciaire. L’équipe du CDC (centre de contrôle et de pré­ven­tion des mala­dies) envoyée pour mettre au point un trai­te­ment et pro­té­ger le reste du monde de l’in­fec­tion se heurte à la hié­rar­chie de l’en­droit, aux mys­tères de son diri­geant et à un mili­taire envoyé là sans rai­son évidente.

Bon, là, vous le sen­tez, le bon gros pré­texte foireux ?

Ben ouais. Helix n’est pas une série scien­ti­fique sur la recherche d’un vac­cin, ce n’est pas un thril­ler sur le contrôle d’une épi­dé­mie, ce n’est même pas une série de poli­tique-fic­tion sur la recherche pri­vée débri­dée façon « science sans conscience ». Ça aurait pu être tout ça, et ça aurait été vache­ment bien, mais la pro­duc­tion a plu­tôt choi­si d’en faire une espèce de chas­sé-croi­sé mêlant romance, secrets de famille, dilemmes arti­fi­ciels et rebon­dis­se­ments tirés par les cheveux.

En prime, plu­sieurs élé­ments de l’in­trigue méritent la palme de l’ab­sence d’o­ri­gi­na­li­té et du ridi­cule ache­vé : le brun téné­breux qua­dra­gé­naire auquel aucune étu­diante ne résiste, le tueur né dans les car­tels qui change de camp parce qu’une Inuit a de beaux yeux tu sais, le tueur impla­cable qui a une tête d’in­no­cent, le « Je te ven­ge­rai, maman ! », le cadet qui veut tout ce que l’aî­né a, les innom­brables « J’ai fait des choses hor­ribles, mais je ne suis plus cet homme », la mys­té­rieuse cor­po­ra­tion qui mani­pule dans l’ombre, et même l’é­pi­sode du « — Je suis ton père. — Nooooon ! ».

Ajoutons des acteurs en roue libre, une pho­to et des effets spé­ciaux pas­sables à médiocres et un rythme d’é­cri­ture beau­coup trop sys­té­ma­tique pour être effi­cace, et on se retrouve avec une série pas dépour­vue d’i­dées, mais vrai­ment trop bor­dé­lique, mal fichue et mal écrite pour convaincre.

Ah, et je com­pren­drai jamais com­ment Allociné (et du coup beau­coup de sites fran­çais) place ça en Antarctique, vu qu’il y a plein d’Inuits sur la glace et qu’il est pré­ci­sé plu­sieurs fois qu’on arrive à Barrow en moto­neige. Ça doit être une ten­ta­tive ins­tinc­tive de rap­pro­cher ça de La nuit des temps (sauf que le roman de Barjavel, c’é­tait autre chose niveau scénario)…