Need for speed

bon gros nanar de Scott Waugh, 2014

Y’a un truc que j’ai trou­vé fran­che­ment réus­si : le pas­sage où la Mustang se balade accro­chée sous un Sea King au des­sus du désert, avec ses deux pas­sa­gers qui essaient de se convaincre que c’est pas grave d’a­voir le vertige.

Y’a un truc que j’ai trou­vé abso­lu­ment à chier : le reste du film.

Passons sur la morale dou­teuse (alors ouais, cool, le mec qui a cau­sé l’ac­ci­dent d’un autre concur­rent, il mérite d’al­ler en taule long­temps, beau­coup plus long­temps que ceux qui ont cau­sé des tas d’ac­ci­dents de simples usa­gers de la route et de flics ? Ah oui, vrai­ment ? Donc si je com­prends bien, aux États-Unis, pour les excès de vitesse, conduite dan­ge­reuse et mise en dan­ger de la vie d’au­trui, il y a deux niveaux de loi, selon que c’est le pote du héros ou pas qu’on a buté ?) et sur des acteurs qui ont dû être choi­sis au hasard sur le bot­tin. Le vrai pro­blème du film, c’est qu’il n’a pas une ligne de scé­na­rio de plus que le jeu vidéo dont il s’ins­pire. Il reprend vague­ment quelques répliques de la série Fast & furious, choppe n’im­porte quel pré­texte et enfile les cli­chés comme les perles, au point que je n’ai pas une fois été sur­pris par un évé­ne­ment quel­conque (et sur­tout pas par le « I didn’t see that coming », qui montre juste à quel point les per­son­nages sont des cré­tins pour ne pas avoir sen­ti venir la réplique qui les a tués) : tout, abso­lu­ment tout, se passe exac­te­ment comme pré­vu, sans la moindre once d’originalité.

Malgré une paire de ten­ta­tives pour allé­ger le por­ridge (en piquant des vannes de séries concur­rentes par exemple), Need for speed est donc exac­te­ment ça : un empi­le­ment inter­mi­nable de tous les pon­cifs aux­quels les auteurs ont pu penser.

Au bout du compte, c’est tel­le­ment « jeune et pour­ri » que je suis sur­pris qu’il n’ait pas été conver­ti en 3D pour com­plé­ter le tableau.