L’île de Giovanni

de Mizuho Nishikubo, 2013, **

Esthétiquement, dif­fi­cile de trou­ver quelque chose à repro­cher à L’île de Giovanni : l’a­ni­ma­tion est soi­gnée et les gra­phismes sont splen­dides, dignes des meilleures références.

Sur le plan du scé­na­rio, en revanche…

La pre­mière par­tie est excel­lente, racon­tant l’in­va­sion sovié­tique des Kouriles méri­dio­nales par l’ar­mée russe et la brève coha­bi­ta­tion entre autoch­tones Japonais et colons Russes. C’est un peu naïf mais joli, poé­tique et agréa­ble­ment raconté.

La deuxième par­tie est… Enfin, vous savez, ces innom­brables des­sins ani­més japo­nais où un enfant buté veut retrou­ver ses parents ? Je sais, il y a une rai­son his­to­rique à cela, c’est une trace des trau­ma­tismes des bom­bar­de­ments mas­sifs subis pen­dant la Seconde guerre mon­diale etc. N’empêche, c’est tel­le­ment rebat­tu que pour que ça ait une chance de pas­ser, il faut faire ori­gi­nal. Or, là, le père Nishikubo (ou plu­tôt Sugita et Sakurai, ses scé­na­ristes) nous rebat tous les cli­chés du genre, l’en­fant malade qui va au bout, les gar­diens qui veulent les rame­ner en sécu­ri­té mais finissent par les accom­pa­gner, tout ça. Résultat : c’est lourd, pathé­tique (au sens « tire-larmes ») et ça détruit toute la grâce de la pre­mière partie.

L’impression finale reste donc celle d’un pre­mier bon moyen-métrage, hélas sui­vi d’un second imbuvable.