The we and the I

de Michel Gondry, 2012, ****

Gondry est sou­vent un peu bor­dé­lique. Alors, quand son sujet est bor­dé­lique (l’a­do­les­cent new-yor­kais n’est pas beau­coup mieux ran­gé que l’a­do­les­cent fran­cais) et qu’il adopte une nar­ra­tion natu­rel­le­ment bor­dé­lique (suivre les conver­sa­tions aléa­toires et mélan­gées au fil des arrêts de bus), c’est sans sur­prise que le résul­tat est un peu décousu.

Cela n’empêche curieu­se­ment pas The we and the I d’a­voir une vraie uni­té de ton : son axe, c’est de plon­ger sans trier ni juger dans l’es­prit de ses per­son­nages. Les acteurs sont d’un natu­rel irre­pro­chable, les dia­logues aus­si, oscil­lant entre moments de grâce tout à fait tou­chants et échanges minables et risibles qui ne valent que parce que les gosses qui les pro­noncent croient réel­le­ment les conne­ries qu’ils disent.

L’ensemble est for­cé­ment inégal,  mais ça colle plu­tôt bien au pro­pos : la vie est inégale, et les gens qui la peuplent aus­si. Et au bout du compte, cette petite gale­rie de por­traits est fran­che­ment plu­tôt réussie.