Expendables 3

de Patrick Hughes, 2014, ***

Tiens, je m’a­per­çois que j’ai oublié de vous entre­te­nir de Expendables 3, der­nier volume en date des aven­tures à gros bras d’une bande d’an­cêtres menés par Stallone.

Expendables 3, c’est le film où il n’y a pas d’hy­dra­vion. Il n’y a qu’un Antonov 26, évi­dem­ment un peu déla­bré, mais beau­coup moins ori­gi­nal et sym­pa­thique que les Albatross et CL-215 des deux pre­miers volumes.

C’est aus­si le film où, pour ren­for­cer l’ef­fet « vieux cons », on a déci­dé d’in­tro­duire une sorte d’é­quipe B pleine de jeunes teigneux.

Et du coup, on sait plus trop où on est : on quitte le ter­rain de l’au­to-paro­die trente ans après, on rentre dans celui du film d’ac­tion clas­sique avec une équipe à sau­ver et des jeunes qui débarquent. Et dans cette série à qui l’on par­don­nait beau­coup, parce qu’on n’al­lait pas vrai­ment voir des films mais plu­tôt retrou­ver des vieux potes dans une salle obs­cure, devient beau­coup plus cri­ti­quable : les énor­mi­tés du scé­na­rio ne peuvent plus se plan­quer der­rière l’a­li­bi « on s’en fout, c’est un clin d’œil à [ajou­tez le titre d’une série B d’ac­tion des années 80] ».

En outre, le rythme enle­vé du deuxième opus a été per­du au pas­sage, Expendables 3 se payant des scènes d’ac­tion trop longues et par­fois fran­che­ment lan­guis­santes, mal­gré toute la bonne volon­té de Mel Gibson pour faire un méchant très très méchant.

Au fond, ce n’est pas vrai­ment mau­vais et ça reste même plu­tôt dis­trayant, mais une bonne par­tie de la cré­ti­ne­rie amu­sante qui fai­sait le charme des deux pre­miers a été per­due en route et ce volet rentre dans le rang des films d’ac­tion sans histoire.