Une merveilleuse histoire du temps

de James Marsh, 2014, ****

Vous aimez les mélos ? Vous allez ado­rer Une mer­veilleuse his­toire du temps, une his­toire d’a­mour avec de l’ad­ver­si­té (une sclé­rose laté­rale amyo­tro­phique), des bébés (trois), des ten­ta­tions (un ami, une infir­mière), des suc­cès (la recherche de la théo­rie du tout, titre ori­gi­nal bien moins gnan­gnan que le titre fran­çais mais pas­sons), et un rai­son­nable hap­py end pas trop niais.

C’est un bel objet, très bien écrit, soi­gneu­se­ment réa­li­sé, super­be­ment mon­té, admi­ra­ble­ment inter­pré­té (Redmayne fait un tra­vail abso­lu­ment sublime et Jones s’en sort très hono­ra­ble­ment). Il a en fait juste un petit défaut : c’est trop propre, trop soi­gné, trop cadré ; c’est un film qui n’a fina­le­ment aucune audace, un pro­duit par­fai­te­ment cali­bré pour plaire à tous, tou­cher tout le monde à un moment ou un autre, par­ler vague­ment au cos­mo­lo­giste ama­teur assis au centre de la salle sans lar­guer la jeune fille roman­tique du pre­mier rang ni le couple de bobos du fond à droite.

En somme, Une mer­veilleuse his­toire du temps est au ciné­ma ce qu’un des­sert par­fait est à un res­tau de luxe : c’est vache­ment bon, c’est équi­li­bré, ça fond sous la langue dans un mélange de saveurs sub­til et sophis­ti­qué — mais j’ai quand même ten­dance à pré­fé­rer les muf­fins de ma col­lègue de bureau, même le jour où elle a la main lourde sur le sucre.