Kingsman : services secrets

de Matthew Vaughn, 2015, ****

Matthew Vaugh adap­tant un comics de Mark Millar, ça vous dit quelque chose ? Oui, c’est exac­te­ment la recette de Kick-Ass, que j’ai beau­coup aimé lire et ado­ré regar­der.

Donc, quand ces gens-là s’at­taquent à réin­ven­ter Men in black, mais dans l’u­ni­vers de James Bond et en jouant élé­gam­ment sur les dif­fé­rents styles de l’Anglais, for­cé­ment, c’est à voir. British jus­qu’au bout des ongles, Kingsman alterne scènes hila­rantes et épi­sodes authen­ti­que­ment trash, tient de la comé­die déjan­tée autant que du sla­sher et du film ini­tia­tique, va presque tou­jours au bout de sa logique (sans tou­te­fois oser le finale à la Kaboom), et retourne sans hési­ter les règles des genres aux­quels il s’at­taque – par exemple, il est enten­du que lors­qu’un agent 00 dit à une fille « je reviens dans une minute », il n’est pas cen­sé la revoir.

Manners maketh man.
Manners maketh man. Image 20th Century Fox

Sur le plan tech­nique, on sent Vaughn plus libre que lors­qu’il fit renaître les X‑Men. On retrouve sa maes­tria, son sens du rythme, son goût du gag visuel, son ima­gi­na­tion débor­dante et ses clins d’œil à double détente que l’on avait tant ado­rés dans Kick-Ass (avec ici Stanley Kubrick dans le rôle de Sergio Leone).

Ajoutons une poi­gnée d’ac­teurs abso­lu­ment splen­dides, non que l’on puisse plai­der la sur­prise vu le cas­ting, et on obtient ça : un film jouis­sif, paro­dique sans être lour­dingue, bri­tish sans être snob, intel­lo et trash autant qu’é­lé­gant et bru­tal. Faut sup­por­ter la vue du sang (ou tour­ner la tête, comme l’un des per­son­nages), mais c’est à voir absolument.