Dark places

de Gilles Paquet-Brenner, 2015, ****

Au milieu des années 80, une mère céli­ba­taire tente d’é­le­ver ses quatre enfants tout en fai­sant tour­ner la ferme fami­liale. Ben, l’aî­né, ado­les­cent cré­tin et sata­niste cen­sé pas­ser la soi­rée chez sa copine, et Libby, la ben­ja­mine, fillette timide et sage qui s’est plan­quée au pre­mier bruit, sont les seuls sur­vi­vants lorsque la mère et les deux autres sœurs sont assas­si­nées. Libby dit aux flics qu’elle a vu Ben à la mai­son ce soir-là et qu’il est l’au­teur du mas­sacre, il est condam­né à per­pé­tui­té, elle gran­dit seule et vit d’ex­pé­dients en dépen­sant peu à peu le pécule reçu suite aux évé­ne­ments. Trois décen­nies passent, jus­qu’à ce qu’un club d’ap­pren­tis Sherlock Holmes retrouvent Libby et lui pro­posent 500 dol­lars pour assis­ter à une de leurs soirées.

Je m'ennuie… Si on faisait des conneries ? photo Mars distribution
Je m’en­nuie… Si on fai­sait des conne­ries ? pho­to Mars distribution

Dark places est loin d’être par­fait. Le scé­na­rio est un poil alam­bi­qué, il mélange pas mal d’i­dées reçues et n’est pas exempt de cli­chés. Le pro­pos géné­ral se perd un peu, et cer­tains dia­logues sont fran­che­ment exa­gé­rés. Et puis, c’est le genre de polar qu’on a la vague impres­sion d’a­voir déjà vu cent fois.

Je suis l'homme au chapeau. Quand tu me vois, tu sais que t'es dans la merde. photo Mars distribution
Je suis l’homme au cha­peau. Comme dans Mulholland drive, quand tu me vois, tu sais que t’es dans la merde. pho­to Mars distribution

Mais le film fonc­tionne plu­tôt bien, d’a­bord grâce à un cas­ting impres­sion­nant de qua­li­té, une nar­ra­tion basée sur une alter­nance effi­cace entre années 80 et époque moderne, et un per­son­nage cen­tral dépri­mé, bal­lot­té et misan­thrope qu’on voit plus sou­vent joué par Ben Stiller que par Charlize Theron. Le tout crée une ambiance noire et pois­seuse fran­che­ment réus­sie, qui trans­forme ce polar ordi­naire en film de genre fran­che­ment agréable.