Serenity

de Joss Whedon, 2005, ***

Une ques­tion se pose : peut-on voir Serenity sans avoir vu Firefly ? Bon, la réponse est évi­dem­ment posi­tive, il n’y a pas de loi contre ça ; mais fran­che­ment, ma convic­tion, c’est que même si on peut, il faut pas le faire.

Le film est en effet la suite de la série. En fait, il ne semble exis­ter que parce que la deuxième sai­son n’a jamais été pro­duite, et que Joss Whedon a tout de même vou­lu bou­cler la boucle et répondre aux ques­tions lais­sées en sus­pens après le qua­tor­zième épi­sode. Le voir seul, c’est l’as­su­rance d’en rater l’es­sen­tiel, vu qu’il n’est pas pos­sible de pré­sen­ter l’in­trigue et les per­son­nages en deux heures comme on l’a fait en dix : l’ob­jec­tif du film n’est pas vrai­ment de construire sa propre his­toire, mais de com­prendre l’o­ri­gine de River, ce qu’il lui est arri­vé et pour­quoi elle est pour­chas­sée par l’Alliance.

Moins wes­tern, moins délire, moins bor­dé­lique que la série, Serenity est du coup plus clas­sique et suit une trame assez ordi­naire pour un film de science-fic­tion. Les fai­blesses deviennent du coup plus visibles et la réa­li­sa­tion fait plus série télé que film à part entière.

Dans l’en­semble, c’est un pas­sage essen­tiel pour ceux qui ont appré­cié Firefly et veulent connaître le fin mot de l’his­toire, mais le reste du monde devrait pou­voir trou­ver quelques films de SF mieux construits et plus satisfaisants.