Papouasie

Atten­tion, l’AFP a un scoop : l’a­vion dis­pa­ru ce matin en Indo­né­sie a peut-être été retrou­vé en Papouasie.

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Si vous êtes comme moi, en lisant un titre comme ça, vous vous dites peut-être qu’il a été retrou­vé à un endroit inat­ten­du, comme de l’autre côté de la fron­tière. Mais si vous êtes comme moi doté de quelques vagues leçons de géo­gra­phie (je sau­rais pla­cer la Nou­velle-Gui­née sur une carte du monde… à quelques mil­liers de kilo­mètres près, pas mieux), vous vous dites que c’est quand même bizarre, parce qu’il avait été por­té dis­pa­ru en Papoua­sie, déjà.

Ben en fait, c’est ça : l’a­vion allait de Papoua­sie en Papoua­sie, et il aurait été trou­vé en Papouasie.

Ima­gi­nez une seconde qu’un vol de Lyon à Gre­noble dis­pa­raisse : vous pen­sez qu’on ferait un titre genre “France : l’a­vion retrou­vé en Rhône-Alpes” ? Non, on met­trait soit “France : l’a­vion retrou­vé”, soit “Rhône-Alpes : l’a­vion retrou­vé”. Quand on met deux lieux dans un titre, d’ha­bi­tude, c’est pour signa­ler un point qui mérite d’être mis en exergue, comme dans “Avion malai­sien : une pièce retrou­vée à la Réunion” ou dans “États-Unis : les pri­son­niers afghans incar­cé­rés à Cuba”, par exemple.

On m’a dit qu’un bon titre, c’é­tait celui qui concen­trait l’in­for­ma­tion utile et évi­tait les redon­dances. Ici, il y a une énorme redon­dance entre Indo­né­sie et Papoua­sie, celle-ci étant une pro­vince de celle-là, et un risque d’in­duire le lec­teur en erreur en lui fai­sant pen­ser que l’a­vion aurait peut-être fran­chi la fron­tière indo­né­sienne pour tom­ber dans l’É­tat voi­sin de Papoua­sie-Nou­velle-Gui­née. Il y a donc un titreur, à l’AFP ou chez Libé, je ne sais pas, qui a écrit : “endroit où on cher­chait : l’é­pave trou­vée là où on la cher­chait”, en pre­nant garde de mettre deux noms dif­fé­rents pour brouiller les pistes et com­pli­quer une infor­ma­tion pour une fois extrê­me­ment simple.

Je pinaille peut-être, mais ça m’agace.