Charonne, semaine 11

Bon, le Salon de la pho­to est ter­mi­né, ça s’est très très bien pas­sé, d’ailleurs y’a eu encore plus de monde que l’an pas­sé alors que ç’a­vait été un suc­cès mémo­rable et que, en prime, le Salon est pas­sé der­rière la Kina — d’où : zéro nou­veau­té, déso­lé pour nos amis d’O­lym­pus, j’ap­pelle pas “nou­veau­té” d’ap­prendre le nom d’un appa­reil que j’ai déjà tenu en mains.

Je me dis donc que ce suc­cès un peu inat­ten­du vient sans doute de la période : tra­di­tion­nel­le­ment situé début octobre, la pré­sence fin sep­tembre de la Kina a pous­sé les orga­ni­sa­teurs à rap­pro­cher le Salon de la fin de l’an­née. Résul­tat : il tombe pré­ci­sé­ment au moment où tout le monde com­mence à se deman­der quoi acheter/offrir à Noël. Du coup, j’en viens à me deman­der si retour­ner en octobre l’an pro­chain n’est pas une petite conne­rie — mais bon, je peux me plan­ter, je l’ai déjà fait pour celui de cette année.

Pana­so­nic a eu un suc­cès monstre avec son G1. Heu­reu­se­ment, le stand était long et bien four­ni. J’ai pu prendre en mains le 45–200 mm, qui est sans sur­prise un poil moins rapide que le 14–45 en auto­fo­cus mais fran­che­ment, par rap­port au 70–300 de chez Tam­ron qui couvre qua­si­ment le même champ sur mon K10D, y’a vrai­ment pas de mal !

Et à pro­pos du G1, j’ai pas­sé le week-end (pour ceux qui suivent pas, ou qui ont une mémoire de pois­son rouge, je suis en week-end mer­cre­di et jeu­di) à suivre une inat­ten­due bataille entre Luc Saint-Élie (ex-confrère recon­ver­ti dans la com­mu­ni­ca­tion pour Pana­so­nic) et Benoît Mar­chal (auteur de l’ex­cellent site déclencheur.com, qua­si­ment une radio en ligne consa­crée à la photo).

L’en­jeu : le… viseur, gros point fort du G1. En résu­mant ce que j’ai cru com­prendre, Benoît estime que le G1 n’est pas assez en rup­ture, et notam­ment qu’a­vec un Live View aus­si per­for­mant, l’é­cran suf­fit et le viseur ne sert plus à rien sauf à sin­ger un reflex, tan­dis que Luc consi­dère que ce viseur, qui n’a rien à voir avec ce à quoi les bridges nous ont habi­tués, est un des vrais points forts de cet appa­reil est demeure indis­pen­sable dans cer­taines situa­tions (plein cagnard, gros télé­ob­jec­tifs, tout ça). Ça s’est dérou­lé sur le blog de Luc, juste là.

Au-delà du duel (dont la conclu­sion presque comique nous pous­se­ra à essayer de retrou­ver les duet­tistes en 2013 pour pho­to­gra­phier un billet de dix euros chan­geant de mains), sur lequel je n’ai pas grand-chose à dire (j’au­rais du mal à prendre un appa­reil sans viseur, mais je suis pas exac­te­ment repré­sen­ta­tif de la cible de ce genre de boî­tier), tout ça m’a remis en tête une vieille lubie que j’a­vais voi­ci quelque temps : des­si­ner l’ap­pa­reil idéal. Le pro­blème, c’est que j’ai plu­sieurs archi­tec­tures de base qui se télé­scopent et que, sur cer­tains trucs, j’ai du mal à être d’ac­cord avec moi.

Pis j’ai pas des masses de temps à y consa­crer, aus­si, vu que y’a plein de films qui passent dans les ciné­mas, que consé­quem­ment je prends du bide et que consé­quem­ment la pis­cine est indis­pen­sable et que mine de rien, j’ai un travail.

À pro­pos de pis­cine, je suis souple comme le Charles-de-Gaulle depuis ce matin. C’est le deuxième effet des idées à la con comme “Tiens, aujourd’­hui, je suis en forme, j’en­chaîne sans pro­blème, si je me fai­sais un petit kilo­mètre pour voir où j’en suis ?”, celle-ci étant gros­so modo celle qui m’a tra­ver­sé l’es­prit hier, dans l’eau.

D’or­di­naire, je fais plu­tôt des 400 m, en envi­ron 9′30″. Oui, je sais, s’il exis­tait, le record du 400 m brasse serait sous les 4′30″, mais je m’en fous. Là, j’é­tais sous les 25 minutes au kilo­mètre, ce qui signi­fie que le rythme n’est pas si éloi­gné. En revanche, j’ai bien sen­ti la dif­fé­rence ce matin en me levant : le dos tout raide, les bras tous cre­vés. À peine eu la force de me traî­ner jus­qu’au cinoche.

Hier, j’a­vais maté L’en­ne­mi public n°1, suite de l’ex­cellent L’ins­tinct de mort. On y retrouve un Cas­sel épous­tou­flant, un Mes­rine tou­jours plus déma­go, givré, convain­cu de sa supé­rio­ri­té et, tout en même temps, par­fois dépas­sé par son per­son­nage, plus ou moins pié­gé lui-même par le Mes­rine qu’il a créé. On y retrouve aus­si une musique un peu trop enva­his­sante, et la scène finale traîne beau­coup trop en lon­gueur — j’au­rais très lar­ge­ment pré­fé­ré un final à la Easy rider, si vous voyez ce que je veux dire. Mais le reste est en béton et mérite vrai­ment le détour.

Ce midi, pen­dant que mes col­lègues se bour­raient la gueule tes­taient la piquette récente, j’ai vision­né J’i­rai dor­mir à Hol­ly­wood, film d’An­toine de Maxi­my. Pour appré­cier le film, il faut connaître J’i­rai dor­mir chez vous, série de docu­men­taires télé du même Maxi­my. En gros : le type se pointe dans un pays, avec une camé­ra sur l’é­paule, une au bout d’un bras qui lui filme la poire, un gros sac à dos, et il part trou­ver des gens en essayant de se faire invi­ter. Gros culot, grosse incons­cience, zéro pudeur… J’ai­me­rais bien connaître le mon­tant de sa prime d’assurance.

Donc, à la télé, c’est par­fois un peu répé­ti­tif. J’ai regar­dé l’é­mis­sion quelque temps, et j’a­vais par­fois l’im­pres­sion de revoir les mêmes situa­tions, avec juste des gens qui changent d’un pays à l’autre. En s’at­ta­quant au long-métrage selon exac­te­ment le même prin­cipe, on se dit donc qu’il y a un vrai risque de las­ser. Mais bonne nou­velle : les États-Unis, c’est grand, c’est varié, et l’an­glais est une langue que Maxi­my maî­trise rai­son­na­ble­ment (avec un bon accent pari­got quand même). Ça limite le cas, vu notam­ment dans l’é­mis­sion japo­naise, où per­sonne ne com­prend per­sonne pen­dant cinq minutes. On peut éga­le­ment ima­gi­ner que le mon­tage a été beau­coup plus sévère en tra­ver­sant les États-Unis (toute la côte Est, puis tra­ver­sée jus­qu’au Paci­fique par les états du Sud) pour gar­der 1 h 30 qu’en pas­sant juste quelques jours dans un pays pour gar­der une demi-heure.

Tou­jours est-il que le film ne cesse de se réin­ven­ter, de se recréer de séquence en séquence. On rit beau­coup, on pleure un peu, on réflé­chit quand même pas mal notam­ment sur la fin. Et ça donne presque envie d’a­che­ter un cor­billard rouge.

Pas le temps de relire, j’es­père pas avoir fait trop de fautes, toutes mes excuses dans le cas contraire.

PS : j’ou­bliais, j’ai pas­sé une par­tie de l’a­près-midi à prendre la tem­pé­ra­ture du Luxem­bourg, où les profs mani­fes­taient. Enfin, je crois que c’é­taient les profs, parce que j’ai vu plus de gen­darmes et de poli­ciers que d’en­sei­gnants et de lycéens. Un dis­po­si­tif vrai­ment impres­sion­nant, qui cloi­son­nait toutes les rues adja­centes au tra­jet de la manif. D’ha­bi­tude, j’aime bien le cin­quième arron­dis­se­ment, mais là ça fai­sait limite peur.