Rendre Linux élégant

J’ou­bli­ais un truc dans mon compte-ren­du de la semaine : je me suis beau­coup amusé (et beau­coup pris la tête aus­si) à trans­former mon man­chot en pomme.

À la base, une bonne part du boulot a été fait par les gens de Mac4lin, qui bossent sur la ques­tion depuis un cer­tain temps. Ils ont notam­ment pon­du un thème GTK qui per­met de don­ner aux bor­dures de fenêtres et aux icônes stan­dard (avant qu’on m’ac­cuse de faire des phaûttes : l’ac­cord de stan­dard est sujet à dis­cus­sion, l’ad­jec­tif étant admis comme invari­able, vari­able en nom­bre seule­ment ou vari­able en genre et en nom­bre, mais je trou­ve ça trop moche d’écrire “stan­dard­es” et trop bizarre d’écrire “stan­dards”, donc je prends la pre­mière option) l’ap­parence qu’elles sont sous le sys­tème fer­mé d’Apple.

Donc, un fois ce thème instal­lé, le sport com­mence. Leur mode d’emploi pour finir la per­son­nal­i­sa­tion se prête plus ou moins bien à cer­taines con­fig­u­ra­tions, et comme d’habi­tude j’aime bien tri­pa­touiller moi-même mon manchot.

Je suis par­ti de Xfce, par­tant du principe que tant qu’à mod­i­fi­er rad­i­cale­ment l’ap­parence d’un sys­tème graphique, autant utilis­er du léger. Ça com­mence par ajouter les bonnes applets en haut (notam­ment les menus), en leur dis­ant à cha­cune quand elles veu­lent pas com­pren­dre spon­tané­ment d’u­tilis­er le bon thème. Cer­taines ne sont pas du tout prévues pour, en par­ti­c­uli­er l’ap­plet de mise à jour du sys­tème (je suis ces temps-ci sous Open­SUSE), qui a une mag­nifique gueule de caméléon vert pomme. J’ai donc par­fois du far­fouiller sur le disque dur pour trou­ver où sont ces satanées icônes, puis les éditer moi-même (en root bien sûr) pour les rem­plac­er par des trucs moins moches (pour l’hor­ri­ble caméléon vert, j’ai sim­ple­ment désat­uré et accen­tué le con­traste, et ça passe d’un coup beau­coup plus discrètement).

Deux­ième élé­ment essen­tiel d’OS X : le dock, qui est à la mode puisque Win­dows 7 va en bouf­fer à son tour, avec seule­ment 20 ans de retard sur NeXT et dix sur OS X. Pour le réalis­er, il existe dif­férents out­ils sous Lin­ux, mais c’est avec Cairo que je me suis le mieux enten­du : graphique­ment réus­si, large­ment con­fig­urable, tout ça. J’aime beau­coup l’ef­fet de vague quand je passe le poin­teur dessus, la pos­si­bil­ité de regrouper les fenêtres d’une même appli­ca­tion dans un sous-dock, la flu­id­ité du truc.

Enfin, la ques­tion des effets graphiques mérite d’être posée. Xfwm4, le ges­tion­naire de fenêtres de Xfce, est léger mais pas super pointu, notam­ment pour la ges­tion de la trans­parence. Ça mar­chait, mais sobre­ment. Or, tant qu’à y aller, autant y aller à fond.

Du coup, pas­sage à Com­piz, qui per­met de faire plein de choses bizarres à la lim­ite du louche. Fenêtres trans­par­entes, en géla­tine pen­dant les déplace­ments, qu’on agrandit avec des effets esthé­tiques, bureaux virtuels répar­tis sur un cube qui tourne, tout ça. Ça ne sert rigoureuse­ment à rien, ça bouffe des ressources, bref, c’est de l’art.

Com­piz a gueulé comme un putois quand j’ai voulu l’ac­tiv­er, avec un mes­sage du style “je suis pas fait pour tourn­er sur ces merdes de pseu­do-cartes graphiques pon­dues par Intel un soir de cuite”, et je soupçonne que c’est peut-êter plus ou moins lié au fait que les cap­tures d’écrans sont très crénelées, mais à l’œil, ça passe plutôt bien après que je lui ai répon­du “écoute, essaie, fais ce que tu peux, je t’en voudrai pas si tu y arrives pas”. J’évite d’ac­tiv­er tous les effets en même temps, ceci dit, y’a risque de sui­cide de X.

Dernier petit tun­ing : l’é­conomiseur d’écran. Xfce a ten­dance à vouloir utilis­er Xscreen­saver, dont le dia­po­ra­ma (j’u­tilise tou­jours des dia­po­ra­mas comme économiseurs, ça me per­met par­fois de redé­cou­vrir mes pho­tos) est un truc sophis­tiqué tout en openGL. Le gnome-slideshow, lui, il ne fait pas de tran­si­tions super-chi­adées avec effets 3D, mais il affiche des images sans bouf­fer plus de ressources que toutes les autres appli­ca­tions réunies.

Donc, résumons :

– le bureau et la barre supérieure gérés par Xfce ;

– les fenêtres gérées par Compiz ;

– le dock géré par Cairo ;

– l’é­conomiseur d’écran par Gnome ;

– les dif­férentes applets en prove­nance de Xfce ou Gnome ;

– une applet de mise à jour orig­inelle­ment prévue pour KDE, mais capa­ble d’u­tilis­er la zone de noti­fi­ca­tion de Gnome et donc de Xfce ;

– la ges­tion des fichiers par Nau­tilus (le ges­tion­naire Gnome), le Thu­nar de Xfce étant un microp­oil moins clon­able sauce Mac.

Tout ça a l’air de s’en­ten­dre très bien, et on dirait que ça fait rel­a­tive­ment bien illu­sion si j’en juge par la réac­tion de ma mac-mani­aque de voi­sine de bureau (c’est hon­teux, c’est de la con­tre­façon, ça devrait être con­damné, et l’ar­gu­ment ultime : ouais mais le Mac, c’est pas juste un OS, c’est aus­si un ordi­na­teur qu’il est beau que ton Leno­vo on peut vrai­ment pas en dire ça).

Ceci étant, j’ai pas totale­ment cloné le com­porte­ment de mon ordi sur celui d’OS X : par exem­ple, j’ai dés­ac­tivé le “cli­quer fait remon­ter la fenêtre”, com­porte­ment qui m’hor­rip­ile (si je colle une fenêtre der­rière, c’est pour qu’elle y reste, bon sang).

Après “ren­dre Win­dows util­is­able”, “faire une tronche de Mac à son man­chot”, je pense que le prochain chapitre sera “déguis­er Sev­en en pomme”. Faut des défis dans la vie.

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