Ωcéans
|de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, 2009, ***
Vous connaissez le complexe de Yann-Arthus Bertrand ? Ça se résume ainsi : un film documentaire naturaliste doit être bô. Oui, bô. Juste bô.
Donc, Ωcéans (le premier qui m’explique ce que ça apporte d’avoir remplacé le o par un oméga gagne mes remerciements les plus sincères) est bô. La photo est réellement magnifique, de bout en bout.
En revanche, on cherche le scenario, la narration n’explique rien sinon très ponctuellement pour indiquer que l’homme, c’est le mal (autant je suis d’accord sur le fond, autant la forme est hautement critiquable : ainsi, seul l’homme fait saigner, les réalisateurs ayant réussi l’exploit de filmer des orques occupées avec des otaries sans une goutte de rouge¹). Le reste du temps, elle se contente de dire çà et là “c’est bô”, entre deux plans-séquences de cinq minutes avec musique façon Microcosmos.
Le truc, c’est que personnellement, en tant que fana de bestioles aquatiques, grand dévoreur de Cousteau dans ma jeunesse, et vaguement amateur de photo, cette heure et demie contemplative de superbes images sous-marines me suffit. La partie sonore peut bien être parfois bizarre, la musique vaguement chiante (sans être insupportable comme dans Microcosmos), la narration discutable et l’intention d’une naïveté attendrissante si l’auteur avait 8 ans (au moins, c’est pas énervant comme du Yann-Arthus Bertrand), c’est bô, et ça marche.
Petit détail pénible : les cons qui se lèvent à la fin, dès qu’il y a quelque chose d’écrit à l’écran. Même si le film continue pendant deux minutes.
¹ Une mention au générique explique qu’aucune bestiole n’a été blessée pour les besoins du film, les scènes de massacre ayant été reconstituées. C’est peut-être une explication, mais du coup, ça n’a plus rien à voir avec un documentaire…